mardi 30 juin 2009

Cairns

Suite à notre recherche infructueuse dans le fruit-picking, nous avons continué notre route vers le nord jusqu'à Cairns. Nous avons beaucoup apprécié cette ville où, nous avons atteint les 31 degrés en plein hiver. A vrai dire, il y a deux saisons ici : le "wet" (humide, de novembre à avril) et le "dry" (sec, de mai à octobre). Pour nous rafraîchir, nous avons pu profiter du lagon, vaste piscine (4800 m2) d'eau salée au bord de la mer, ouvert gratuitement à tous (nous avons également profité des douches chaudes gratuites pendant 3 jours !).


Nous avions lu qu'une très ancienne forêt, le Daintree National Park, s'étendait au nord de Cairns. Sa spécificité est qu'elle date de plusieurs millions d'années. Du fait de son isolement (dont la cause reste toujours en suspens), elle n'a pas subi les changements climatiques et environnementaux des autres parties du globe. La conséquence fabuleuse est qu'elle est la seule à abriter de nombreuses plantes, disparues depuis cent millions d'années. Nous y avons consacré une journée entière pour notre plus grand plaisir. Cette forêt tropicale humide fait partie désormais d'une zone classée au patrimoine mondial de l'humanité, le Wet Tropics World Heritage. L'état du Queensland, ainsi que certains défenseurs de l'environnement essayent de racheter le plus de terrain possible pour éviter la construction de maisons privées. La forêt s'étend sur 34 km jusqu'à Cape Tribulation, nous l'avons traversée du sud au nord.

1- La Daintree River marque le début de la forêt, il est nécessaire de la traverser via un bac (durant la traversée d'à peine 2 minutes, nous avons scruté la rivière à la recherche de crocodiles, sans succès)
2- Certains arbres ont les pieds dans l'eau :)
3- Walu Wugirriga (Alexandra Range), point de vue permettant d'observer la rivière se jeter dans la mer



Nous avons parcouru trois chemins de randonnée (environ 6km au total), au fil de notre trajet jusqu'à Cape Tribulation. Le premier offrait deux choix, suivre un sentier aménagé et un en plein coeur de la forêt. Nous les avons fait tous les deux et avons définitivement préféré le second.

1,5- La forêt, sur la dernière photo, on aperçoit des petites racines qui sortent de terre, elles ont pour rôle de puiser l'oxygène de l'air.




Cette forêt abrite également, à l'état sauvage, le casoar ("cassowary" dont j'avais parlé lors de la visite du zoo de Rockampton), il ressemble à un émeu avec une excroissance sur la tête et une pointe griffue sur le pied. Il en reste à peine 1500, ce qui est inquiétant car ils jouent un rôle capital dans le maintien de la survie de la forêt. Ce sont les seuls capables de disperser les graines des différents fruits qu'ils mangent sur de longues distances (ils avalent le fruit en entier et excrètent le noyau des kilomètres plus loin). Nous n'avons pas eu la chance d'en croiser.

1- Mesure à suivre si on avait été plus chanceux :)
2- Cassowary plum (ça ressemble à une grosse prune)



La route menant à cape Tribulation serpente la forêt en longeant la mer, Marc en a ainsi profité pour piquer une tête.

1- Ce panneau nous rappelle la présence des méduses-boîtes (guêpe des mers ou stinger), normalement présentes d'octobre à avril au bord des côtes. Selon certaines sources, si elles nous touchent, la douleur ressentie est indescriptible, la plus atroce ... Chaque plage dispose de sa bouteille de vinaigre qui permet d'atténuer la douleur (dans la petite boîte à droite du panneau). Les personnes âgées et les enfants pourraient même y succomber. Heureusement Marc ne fait pas partie de ces catégories et nous sommes en juin !
2,3- Coconut Beach et piscine naturelle paradisiaque
4- Vue sur Cape Tribulation




Suite à cette journée, retour à Cairns. Avant de quitter la côte Est, nous ne pouvions pas ne pas nous rendre sur la Grande Barrière de corail, le plus beau site de plongée au monde. L'expérience du snorkelling aux Whitsunday Islands nous ayant beaucoup plu, nous avions envie d'approfondir notre découverte de la vie sous-marine et pourquoi pas tenter la plongée avec bouteilles. Laura (rencontrée à Kangaroo Island et avec qui on a gardé le contact) nous avait fait part de son expérience fabuleuse, 3 jours de plongée suite à 2 jours de cours. Cette formule là étant beaucoup trop onéreuse pour nous, nous avons opté pour une initiation de 30 minutes en plus du snorkelling.

J'étais au départ un peu réticente (et oui je flippais !) mais je ne regrette pas. C'est tout simplement magique. Heureusement pour nous, notre moniteur était français, on a donc parfaitement compris les consignes quand il a expliqué en anglais (dur dur de perdre son accent français !). Nous faisions partie du 4ième groupe qui plongeait, on a donc commencé par une session de snorkelling à Oyster Reef puis enfilé notre repas à la va vite car notre tour était arrivé. Un moniteur pour 4 personnes.

Première étape, on nous met une ceinture de poids, afin qu'on descende plus facilement. On enfile ensuite un gilet gonflable avec la bouteille nous permettant de respirer sous l'eau. On pèse alors 15 kilos de plus ! On chausse nos palmes, notre masque puis le "regulator" (tuyau qu'on met dans la bouche) et on se jette à l'eau tête la première. Notre gilet est gonflé le temps de faire quelques exercices, accroché à une barre. On s'habitue tout d'abord à respirer "artificiellement". Cyril (notre mono) nous descend ensuite, après avoir dégonflé notre gilet, à une barre 1 mètre plus bas. Il vérifie 3 choses : on doit savoir décompresser (pincer son nez et souffler pour que l'air sorte des oreilles, quand on descend la pression fait qu'on a mal aux oreilles et qu'on doit décompresser), on doit pouvoir vider l'eau du masque sous l'eau (regarder à la surface, souffler fort par le nez), et si on lâche le "regulator" (ce qu'il ne faut jamais faire) on doit savoir le remettre et souffler correctement.
Un premier gars commence, c'est bon. Puis une femme, elle n'y arrive pas, réessaye puis décide d'abandonner (j'ai la pression qui monte !). Marc passe les étapes correctement, moi aussi. Cyril décide donc de nous descendre mais en fait je n'arrive pas à lâcher la barre, je fais signe que je préfère remonter à la surface (on est juste à 1 mètre). On échange quelques mots ("c'est bizarre je peux pas respirer par le nez" "oui c'est normal, tu ne peux pas"), c'est comme si j'avais besoin de respirer une dernière fois du vrai air avant d'y aller. Et puis on s'accroche les uns aux autres par les bras et on descend tout doucement. C'est très étrange de respirer comme ça mais je m'y fais. On voit plein de poissons, des coraux magnifiques. Un indicateur nous donne la profondeur, à peine 5 mètres, on décompresse à chaque mètre environ. Et puis ça y est on est à l'échelle du bateau. Je me dis "oh non déjà !", c'est passé très vite et j'aurais aimé continuer plus longtemps. Marc aurait voulu descendre plus bas et qu'on se lâche mais ce n'était qu'une initiation ! On est quand même contents d'avoir fait ça, on n'est pas prêts d'oublier.

On a refait une session snorkelling l'après midi à Upolu Reef, on a vu de nouveaux poissons multicolores, pas forcément très gros comme on s'y attendait (on n'a pas revu de napoléon), des raies. On n'a malheureusement pas de photos sous l'eau ni en tenue de plongeurs.

1,2- La transparence de l'eau permet d'apercevoir le corail et les poissons depuis le bateau
3- Un petit verre de mousseux nous est offert pour finir la journée en beauté



Gros bisous à tous, je pense bien à vous !

Aurore.

dimanche 28 juin 2009

No bananas

Arrivant dans la région des bananes, nous avions prévu d'en ramasser pour regonfler un peu notre porte monnaie, mais pas de chance pour nous, la saison est en retard cette année. Les bananes se ramassent toute l'année mais la grosse période commence vers mai/juin normalement. Mais cette année la région a subit de grosses inondations en janvier/février (en même temps que les feux de forêt plus au sud), ce qui a détruit les plantations. Nous avons tenté à Inisfail et Tully, deux villes accueillant de nombreux backpackers pour la récolte des bananes. Et là des dizaines et des dizaines poirotent des semaines dans les auberges avant de trouver un boulot ... Nous avons également cherché à Bowen, pays de la mangue, mais là pareil, trop de monde, Aurore a seulement réussi à ramasser une grosse mangue (photo ci-contre). Nous allons bientôt quitter la côte Est, ce qui signifie que ce sera encore pire pour trouver du boulot, tant pis, il va falloir puiser dans les économies françaises ... Ok, pas de boulot, allons donc faire un tour vers Cairns pour plonger sur la Grande Barrière de corail, ça au moins, on n'aura pas de mal à trouver !

Marc

vendredi 26 juin 2009

La croisière s'amuse

Suite à nos aventures de pêcheurs de crabes, nous ne pouvions plus nous passer de bateau, nous avons donc décidé de nous offrir une croisière en voilier sur les Withsunday Islands de 3 jours et 2 nuits. Nous voulions tenter l'expérience de vivre quelques jours sur un bateau et d'y dormir (ci-contre notre bateau, le Habibi). Le Habibi est un voilier de 23 mètres accueillant 30 passagers (dont 4 membres d'équipage). Arrivés le matin sans réservation, nous avons réussi à obtenir un prix de dernière minute (les 2 dernières places !) pour partir à 14h30.


1, 2, 3 - Quelques îles sur le trajet
4 - Vie à bord du bateau
5 - Greg, notre capitaine
6 - Sunset




1 - La cuisine du bateau
2 - Le couloir pour atteindre notre chambre
3 - Notre spacieuse chambre privée de 2,43m²



Le 1er jour a été consacré à rejoindre Whitehaven Beach, principale plage de la plus grande des 74 îles des WhitSunday, WhitSunday Island. Cette plage est connue pour son sable blanc et ses eaux turquoises. Dommage pour nous, nous avons débarqué le lendemain matin sur l'île et le temps était un peu couvert, mais très jolie quand même. Nous aurions préféré voir cette plage à marée basse pour profiter de sa pleine largeur. Selon notre capitaine, elle fait partie officiellement des 10 plages les plus belles du monde, et officieusement des 3 plus belles (après une plage de Hawaï et une de Thaïlande). Nous nous attendions plus à des plages de sable fin avec des cocotiers mais les îles sont principalement continentales, ce sont en fait les sommets de montagnes immergées. En quittant l'île nous avons pu apercevoir une grosse tortue venant à la surface pour respirer, juste à côté du bateau !

1, 2, 3 - Whitehaven Beach



La meilleure partie du séjour a sans hésitation été la séance snorkeling (palmes, masque, tuba). Ou plutôt "les", car nous avons plongé sur 2 spots différents de l'île la plus au Nord de l'archipel, Hook Island. D'entrée de jeu, deux minutes avant de se mettre à l'eau, on voit passer un requin sous le bateau ... L'équipage nous rassure en nous disant qu'il s'agit d'un requin à pointe blanche (requin de récif) et qu'il n'est pas dangereux. Nous nous mettons à l'eau, et là nous apercevons deux napoléons (un énorme poisson), tellement peu craintifs qu'on a pu les toucher. La Grande Barrière de corail se trouve à quelques dizaines de kilomètres de l'archipel mais les îles sont tout de même bordées de coraux magnifiques dans lesquels nous avons pu voir évoluer des raies, des poissons perroquets et autres poissons multicolores.

Le dernier jour nous devions plonger une nouvelle fois mais il s'est mis à pleuvoir ... Heureusement qu'il s'agissait de notre dernier jour !

1 - Prêts à plonger !
2 - Un des napoléons, plus d'un mètre de longueur
3 - L'autre napoléon
4 - Une raie
5 - Allongé sur le corail
6 - Poissons et coraux




Merci à Mathieu et Anthony pour les photos sous l'eau !


En bonus : les toilettes hommes d'Airlie Beach, typiquement australien !

Marc

dimanche 21 juin 2009

Chasse, pêche, nature et traditions

Nous venons de terminer un nouvel helpX dans une famille vivant à St Lawrence (80 hab), sur la côte du Queensland. Greg et Colleen vivent de la pêche au crabe, la saison débute en novembre et nous venons de l'achever. Nous sommes restés 10 jours dans leur ferme et avons principalement pêché le crabe (ci-contre la zone de pêche). Ils ont également des chèvres et plus de 600 cerfs. Greg est à fond dans la chasse, au fusil mais surtout à l'arc. Il prévoit une nouvelle activité pour sa ferme, un grand terrain de chasse au cerf exclusivement à l'arc. Un matin nous avons tenté de chasser le "wild pig" (sanglier), mais sans succès. On aurait bien aimé chasser un kangourou comme l'avait fait notre amie Laura (qui nous avait conseillé cet helpX) ! A la base on est plutôt anti-chasse, mais le goût de l'aventure nous a perverti, puis 100 millions de kangourous en Australie pour 20 millions d'habitants, faut un peu rétablir l'équilibre.

1, 2, 3 - Notre chez nous pendant 10 jours
4 - La demeure de nos hôtes
5 - Les trophées de chasse de Greg, avec sur la gauche "Pumba" qu'il a chassé en Afrique
6 - A la recherche de sangliers au lever du soleil, levés à 5h30 !




1 - Le troupeau de cerfs
2 - Après avoir goûté le crabe de la maison, pourquoi ne pas tenter le cerf ?! Délicieux !
3 - Le test de l'arc, je ne réussirai qu'un tir (à 15m de la cible ...) tellement il faut une force herculéenne pour tirer cette foutue corde



Après la chasse nous avons tenté la pêche à la ligne, mais là encore nous sommes rentrés brocouille, comme on dit dans le bouchonnois. Nous avons eu plus de chance lors d'une pêche de nuit au filet : 2 baramundis, un king salmon (8kg, 7kg, et l'autre plus petit), et même une tortue (qu'on n'a pas ramenée bien sûr). L'expérience était plutôt amusante, on se prenait un peu pour des braconniers, en pleine nuit sur le bateau. Le baramundi est un des poissons le plus consommé en Australie, Colleen nous l'a cuisiné le lendemain, excellent.

1 - Aurore s'apprête à lancer sa ligne
2 - Le king salmon et le baramundi (Greg et son fils Ben)
3 - Happy birthday Greg, en compagnie de Colleen et Flavie, une collègue française



Niveau boulot, on a ramassé du bois pendant 2 jours et les autres jours ont été consacrés à la pêche au crabe. Nous ramenions environ 50kg par jour (un crabe pèse entre 0.5 et 2.5kg), mais lors de la pleine saison il est possible de ramener entre 300 et 400 kg en un jour. Dépendants des marées, nous travaillions 4 à 5 heures par jour, embarqués sur le bateau de Greg qui n'hésite pas à mettre les gaz pour parcourir les 80km quotidiens. Le bateau peut monter à 100 k/h, autant vous dire que nous étions bien secoués. Aurore qui est facilement malade en bateau était ravie ...

1, 2 - Ramassage de bois
3 - Une femelle (à gauche) et un mâle (à droite). Les femelles sont protégées, on les relâche (alors pourquoi y en a-t-il une sur la photo me direz vous ? ...)
4 - Un beau mâle
5 - Aurore en train d'attraper la corde au bout de laquelle est attachée une nacelle où les crabes sont capturés. Nous avons eu l'occasion d'apprendre quelques nœuds marins pour attacher les cordes
6 - Voilà une nacelle, nous en remontions 60 par jour. Effrayés de se pencher au dessus de l'eau pour les remonter à partir du moment où nous avons aperçu un crocodile à 30 mètres du bateau ...




1 - Une pince de crabe impossible à enlever de ma botte. Greg se chargeait d'attacher les crabes une fois capturés, car se faire pincer un doigt ne pardonne pas
2 - Au retour de la pêche
3 - Eclatage de crabe vivant : nous les coupions en deux avant de les faire cuire



Nous n'avons pas pris beaucoup de photos pendant la pêche au crabe, par contre la vidéo qui suit devrait vous apprendre à le pêcher ! (10kg de crabe offerts à ceux qui devinent qui de nous deux a choisi la musique) :





Marc